REVUE DE WEB FEVRIER

REVUE DE WEB FEVRIER

L’intelligence artificielle, les audiences des médias, les dircoms et la communication de crise : voici les mots clés de cette revue de web de ce mois neigeux.

De l’intelligence artificielle à Internet

L’intelligence artificielle (IA) commence à être utilisée dans les médias. Pour le site Internet d’Inaglobal, Jean-Dominique Séval, directeur général adjoint du think tank IDATE DigiWorld, spécialisé dans l’analyse des marchés et des enjeux internationaux de l’économie numérique note qu’après l’adaptation à Internet et la numérisation des contenus, les médias sont prêts pour tester et déployer les outils basés sur l’intelligence artificielle.

Selon le rapport « IDATE DigiWorld « Innovation 2025: Let’s get Phygital! », l’IA occupe la première place des technologies majeures pour les dix prochaines années. Elle a connu récemment de grandes évolutions avec les applications de machine learning (système d’intelligence artificielle visant à entraîner un algorithme en se basant sur des exemples, avec comme objectif la construction d’un modèle prédictif) ou apprentissage automatique (computer vision, natural language processing…), à la disponibilité massive de données utilisables, à l’arrivée d’investissements conséquents issus du capital risque et de le la participation des géants du Net.

Cependant, au-delà des applications en cours de déploiement à grande échelle autour de la vision et du langage, les domaines où sont attendus les progrès les plus importants en intelligence artificielle d’ici 2025, sont l’analyse des données et les applications de prise de décision (notamment liée à l’utilisation des données issues des différents secteurs d’activité dits « verticaux ») pour faire fonctionner les algorithmes du deep learning (l’une des principales technologies du machine learning permettant au système de construire lui-même ses caractéristiques d’analyse).

Un journalisme « augmenté » se développe déjà aux États-Unis mais en revanche, en France, ce n’est pas encore le cas. Dès 2013, l’agence de presse The Associated Press (AP) a automatisé la rédaction de comptes rendus sportifs et des résultats financiers des entreprises. Si France Bleu a ainsi réalisé un essai à grande échelle en faisant rédiger 36 000 articles par Data2Content, marque commerciale de la société Syllabs, à partir des données provenant du ministère de l’Intérieur afin d’afficher les résultats des élections régionales de décembre 2015.

Ainsi, l’accès aux sources plus rapide et le traitement d’une très grande quantité de données se diffusent rapidement dans tous les médias. Ainsi, dans les médias audiovisuels, des outils comme ceux de la start-up française Wildmoka, permettent de produire des résumés vidéo de façon automatique. Cela entraîne des gains de productivité et du temps libéré pour des tâches à plus forte valeur ajoutée. Ainsi, chez AP, l’automatisation des contenus sportifs et financiers a permis de diminuer de 20 % la charge de travail des journalistes.

Par ailleurs, des solutions d’indexation et de classification heuristique basées sur de l’intelligence artificielle se développent rapidement, notamment dans les métiers de l‘information. Elles rendent possible une grande efficacité, pour un accès plus rapide et pertinent aux stocks, aux archives et aux catalogues. Ainsi, BBC R&D (Research & Development) fait appel à des technologies de machine learning et d’extraction sémantique pour faciliter l’indexation de contenu et la recherche/découverte. En taggant les contenus, il est possible d’identifier les similarités et les relations entre différentes sources.

De plus, la reconnaissance d’image basée sur des approches de deep learning connait un développement rapide grâce à la mise à disposition croissante de données/images. L’automatisation des méta-datas est aussi un secteur qui devrait connaître des évolutions importantes afin d’augmenter les performances de la recherche et de la monétisation des contenus.

Enfin, la qualité des interfaces sera améliorée afin de permettre aux utilisateurs de trouver et commander le plus rapidement et efficacement possible. Des outils d’IA et de nombreuses applications facilitent l’internationalisation des services. Par exemple, Unbabel utilise l’IA pour assister une communauté de 50 000 traducteurs humains fournissant un service d’audio transcription et de sous-titrage vidéo.

Mais les usages d’internet varient en fonction des générations. La journaliste du Blog du modérateur, Cyrielle Maurice, présente le rapport de Médiamétrie sur les usages d’internet en France durant l’année 2017. Intitulée « Année Internet 2017 », l’étude constate 52 millions d’internautes français chaque mois et 42,2 millions au quotidien. L’utilisation d’internet a cru de 40% en 10 ans, avec une forte tendance actuelle à la mobilité et au social.

Les 92% de foyers français dotés d’au moins un écran internet consacrent en moyenne 1h28 par jour sur la toile. Parmi eux, figurent 30 millions de mobinautes, soit 48% des connectés choisissent leur écran mobile. Près d’1 individu sur 5 ne surfe qu’avec son mobile. Le smartphone représente 40% du temps passé sur Internet, et 65% chez les jeunes (15-24 ans).

Médiamétrie note aussi une forte tendance au social. Les 2 et 14 ans y consacrent en effet 24 minutes par jour, et surtout sur Facebook. Chez les 15-24 ans, le temps passé augmente jusqu’à 43 minutes par jour et ils consultent le plus YouTube. Les applications captent 87% de leur attention, et jusqu’à 92 % chez les 15-24 ans. Pour Médiamétrie, les applications les plus appréciées sont les applications des réseaux sociaux, des jeux et de plateformes de vidéos.

Si la télévision reste le premier média de France devant Internet, ce dernier arrive à attirer l’attention d’un public de plus en plus amateur de vidéos. Le temps consacré à Internet est supérieur à la télévision chez les 15-24 ans, qui consultent le net 1h38 par jour contre 1h26 la télévision.

Enfin, 11 millions de Français consultent les sites et applications de radio chaque mois, 15 millions consultent les sites de streaming et 4 millions de personnes, les podcasts. Du côté des médias, leur audience numérique a doublé en 10 ans et dépasse désormais le papier. 2/3 des Français consultent chaque mois des sites d’actualité en ligne, ils sont 7/10 chez les 15-24 ans.

La communication et la crise

Sur ces différents médias, les organisations communiquent. Sur son blog « Le Brandnewsblog.com », Hervé Monier propose une interview croisée de Julien Villeret, directeur de la communication Groupe d’EDF, et Anne-Sophie Sibout, directrice de la communication du Groupe Edenred, sur les enjeux de la communication en 2018. Ils constatent les bouleversements des canaux, des contenus, l’instabilité des métiers de la communication et la contraction de l’espace-temps. Mais le plus grand changement concerne la hiérarchie de l’information avec le développement des fake news et des publics plus désinformés qu’auparavant. La désintermédiation généralisée qu’a apporté la révolution numérique, permet un accès plus direct à une partie des publics. De plus, les communicants doivent capter l’attention des audiences plus rapidement.

En outre, une communication spécifique doit être organisée en fonction de l’histoire de chaque entreprise et de ses moyens… Par ailleurs, Snapchat fait désormais partie des outils de communication des communicants afin de s’adresser aux millenials. Enfin, les critères d’actions de communication sont l’audience (puissance et ciblage) et l’affinité des publics avec les contenus. De plus, avec un fond documentaire important (archives, portraits…), il est possible de communiquer sur Instagram. Pour les interventions sur Maddyness, il faut avoir une culture technologique et d’innovation.

Enfin, un bon directeur de la communication doit être humble et être au service des autres. Mais il doit aussi savoir dire « non » et prioriser. Il doit également être psychologue et avoir du bon sens. De plus, manager, il doit définir la stratégie, organiser le travail, développer la performance, évaluer et entraîner les talents en suscitant l’adhésion. Un dircom doit aussi savoir entraîner les équipes dirigeantes. Enfin, les réseaux sociaux présentent 3 avantages intérêts majeurs : réaliser une veille synthétique, avoir accès à un réseau élargi et qualitatif dans le monde de la communication, et être une vitrine.

La communication de crise fait aussi partie des missions du communicant. Sur  leblogducommunicant2-0.com, Olivier Cimelière note un point commun entre Lactalis, Volkswagen et Servier : une forte crise de réputation. Il en décortique les mécanismes à travers des exemples concrets. 3 causes peuvent entraîner une crise. La première : au sein d’une organisation, la crise est le résultat de problèmes non résolus à cause d’une culture d’entreprise et de son proche environnement. L’arrogance et le sentiment d’infaillibilité en sont les causes. Autre facteur : le pouvoir indiscutable à la gouvernance centrale d’une organisation. Enfin, l’environnement de l’entreprise peut pratiquer le politique de l’autruche. Si l’auteur d’une crise est un acteur majeur, il doit néanmoins respecter certaines obligations régulatrices, légales, financières, économiques … Or, des organisations administratives peuvent connaître le problème lié à la crise mais ils décident de n’y pas prêter attention pour diverses raisons. La communication de crise doit donc effectuer la veille interne et externe plus intensément et traiter rapidement les premiers symptômes avec des actions concrètes. Enfin, la gestion de crise consiste aussi à l’éviter.