IA, INFO ET PRATIQUE
L’utilisation de l’Intelligence artificielle pour la communication, la photographie d’éruption du volcanisme et l’avenir de l’information : voici les sujets de cette dernière revue de web 2024.
Intelligence artificielle et information
L’intelligence artificielle (IA) est de plus en plus utilisée dans les médias et la communication mais elle présente des risques. Dans cette vidéo de la conférence de presse organisée par l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) au Sénat, Patrick Chaize, Corinne Narassiguin et Alexandre Sabatou dévoilent le contenu du rapport «ChatGPT, et après ? Bilan et perspectives de l’intelligence artificielle« . Ils soulignent le changement d’échelle de la désinformation avec l’IA. Ces rapporteurs notent également l’amplification des manipulations de l’information par ces technologies ayant comme objectif de tromper avec des contenus falsifiés ou de fausses informations. De plus, ils citent le rapport de l’Observatoire international sur les impacts sociétaux de l’intelligence artificielle et du numérique qui a été publié en octobre 2024. Selon cette structure canadienne, la création de contenus trompeurs à grande échelle grâce à l’IA augmente les risques de désinformation.
Par ailleurs, le Global Risks Report 2024 du World Economic Forum indique que la majorité des experts interviewés ont mentionné, de manière préoccupante, la perspective d’une polarisation croissante de nos sociétés et plus particulièrement une polarisation des clivages identitaires et idéologiques dans les prochaines décennies, ce qui menacerait les démocraties. Cette désinformation peut déstabiliser des pays entiers. Parmi les vecteurs de cette désinformation, figurent les deepfakes, ces hypertrucages réalistes réalisés grâce à l’IA.
En outre, selon les rapporteurs de l’OPECST, l’application d’un filigrane sur les médias créés par des modèles d’intelligence artificielle (watermarking) est une solution minimale préconisée pour réguler les créations par l’IA. Ainsi, il serait possible de différencier les œuvres produites par des modèles d’IA et celles d’origine humaine.
ChatGPT n’est pas, en effet, un outil infaillible. Dans cette vidéo de Xerfi Canal, Philippe Gattet, directeur de Xerfi Intelligence Stratégique met en garde contre ChatGPT. Si cet outil d’Intelligence Artificielle rédige avec une aisance redoutable, il produit certains tics de langage. De plus, il emprunte des raccourcis intellectuels. La rédaction avec ChatGPT dispose, en effet, des inconvénients suivants : des références inventées, des généralisations excessives, des analyses superficielles, la confusion des concepts et l’abondance de contenus. Si cet outil permet de gagner du temps et d’augmenter sa productivité, il ne reste qu’un simple assistant nécessitant un contrôle humain rigoureux. Il ne remplace pas l’esprit critique.
Des pratiques dangereuses à la prospective
La pratique de la photographie peut être périlleuse. Ce dessous des images d’Arte « Islande : au plus près du volcan » met en garde les photographes sur les dangers de prises de vue d’éruption volcanique. En janvier 2024, l’impressionnant spectacle d’une éruption volcanique en Islande a attiré les journalistes et les citoyens, prêts à prendre les premières photos de l’éruption. Des webcams ont été aussi installés pour filmer l’évènement. Des drones ont également été utilisés afin de survoler les volcans pour les photographier. Depuis quelques années, l’Islande connaît, en effet, un regain de son activité volcanique. Désormais les photographes locaux savent prendre des images sans danger. Le guide photographe Ael Kermarec était présent le jour de l’éruption et commente les images. Si pendant longtemps les images d’éruptions étaient cantonnées aux scientifiques, elles sont devenues un loisir pour certains photographes. Le géologue et photographe Michel Detay raconte l’évolution de cette pratique qui n’est pas sans risque.
L’avenir de l’information est un sujet pertinent à l’orée de 2025. Dans cette vidéo de la conférence de l’évènement Presse & Médias au Futur 2024, Antoine Buéno, essayiste, prospectiviste et conseiller au Sénat et François Quinton, journaliste et rédacteur en chef de La Revue des Médias de L’Ina ont présenté les résultats de l’étude prospective sur l’information en 2050 pilotée par l’INA « À quoi ressemblera le monde de l’Information en 2050 ? » pour les États généraux de l’information. Plusieurs scénarios sont envisagés. Dans le premier scénario, le monde des médias connaîtrait un véritable miracle. Les citoyens auraient pris en main leur destin informationnel. Dans ce scénario le plus optimiste, l’information connaitrait un âge d’or. En revanche, pour le scénario 2, dans vingt-cinq ans, les citoyens auraient décroché de l’information. Ce scénario le plus pessimiste serait celui du chaos informationnel. Dans le dernier scénario qui est médian, les citoyens décrocheraient partiellement de l’information commune. L’information serait alors fragmentée. Selon les experts, ce rapport pourrait être une aide à la décision pour faire évoluer les médias.
Bonne fin d’année et une excellente année à venir !