CLIMAT, IA ET JOURNALISME
L’urgence climatique, l’Intelligence Artificielle (IA) et le journalisme et les relations entre journalistes et les conseillers en relations médias : voici les sujets de cette revue de web d’avril.
De l’urgence climatique à l’IA
Le rendez-vous des Assises du Journalisme de Tours en 2024 a traité la question de l’urgence climatique et des responsabilités journalistiques. L’urgence climatique est l’un des enjeux les plus importants de notre époque. Les journalistes jouent un rôle important dans la sensibilisation du public, la communication des faits et la responsabilisation des politiques. Dans ce débat de 2 heures animé par Jean Sauvignon, trésorier et responsable du baromètre de Quota Climat, Christelle Chiroux, Directrice déléguée de la Fondation TF1, Laurie Debove, co-rédactrice de la Charte pour un journalisme à la hauteur de l’urgence écologique et rédactrice en chef de La Relève et la Peste, Virginie Enee, journaliste et copilote du réseau Environnement de Ouest-France, Valérie Martin, Cheffe du service mobilisation citoyenne et médias de l’Ademe, Pierre Petillault, directeur de l’Alliance de la presse d’information générale (APIG) et Gilles Van kote, directeur délégué chargé du développement pour le groupe Le Monde ont apporté différents points de vues sur la couverture médiatique des sujets liés aux questions environnementales et écologiques et ont présenté les démarches écoresponsables par certains groupe de médias. De plus, l’APIG dévoile les résultats de son étude consacré à la couverture médiatique des sujets liés aux questions environnementales et écologiques en France.
Depuis un peu plus d’un an avec l’arrivée de Chat GPT, l’IA est un sujet de discussion principal jusque dans les médias. Si cette technique présente des perspectives impressionnantes. Les problématiques et les défis (techniques, éthiques, écologiques…) le sont également. Dans ce débat organisé par les Assises du Journalisme et animé par Xavier Eutrope, journaliste à La Revue des Médias, Carole Chatelain, présidente de l’AJSPI, Estelle Cognacq, directrice adjointe de France info (Radio France), Yann Guégan, vice-président du Conseil De Déontologie Journalistique Et De Médiation (CDJM), Florent Rimbert, Responsable du Développement Numérique de l’APIG et Pierre Romera Zhang, chef de la Technologie (ICIJ) partagent leurs pratiques de l’IA et le traitement du sujet technologique et soulèvent des questions sur l’utilisation de cette technique.
Le journalisme en transformation
L’IA changera profondément les pratiques du journalisme. Dans un article diffusé par le portail de Yahoo, les journalistes de l’Agence France Presse, Anne Pascale Reboul et Kirill Kudryavtsev, ont interviewé le consultant David Caswell, ancien de Yahoo! et du BBC Newslab, l’équipe innovation du groupe audiovisuel public britannique sur les conséquences de l’utilisation de l’IA sur le journalisme. L’intelligence artificielle (IA) bouscule les journalistes et va provoquer à brève échéance « un changement fondamental dans l’écosystème de l’information« . Si des sujets juridiques se poseront, les habitudes de consommation des gens et des journalistes peuvent également avoir des incidences sur ce processus. L’IA générative ne requiert pas de nouveaux appareils, pas d’expertise technique ou beaucoup d’argent pour produire.
Les derniers développements en cours dans les rédactions concernent une catégorie d’outils qui permet un flux par l’IA, déjà employé par exemple au Danemark par le groupe JP/Politikens pour être plus efficace. Par ailleurs, Google met au point un outil, +Genesis+, qui est testé aux Etats-Unis avec des publications rémunérées. Enfin, des outils seront mis en place par des plateformes. On y met les éléments collectés, PDF, transcriptions, audios, vidéos. L’outil aide à analyser, résumer et transcrire. Le journaliste coordonne, vérifie le contenu et édite.
Le Syndicat national des professionnels des relations médias (Synap) examine les relations entre journalistes et les conseillers en relations médias. Le rédacteur en chef adjoint de CB News, Thierry Wojciak révèle que selon 67% des journalistes, les informations transmises par les conseillers en relations médias représentaient plus de 50% de leurs sources d’information, en recul de 4 points par rapport à 2022, selon une étude effectuée par Data Observer en partenariat avec Augure pour le compte du Synap. De plus, 83% des journalistes interrogés jugent que ces informations leur sont utiles, une donnée en augmentation de 6 points vs 2022. Parmi leurs sources d’information appréciées, figurent les dossiers de presse (91%), les communiqués (90%) et les études et enquêtes (76%). Plus loin, se situent les infographies (66%), les éléments iconographiques (67%) et les verbatims et citations (47%). En revanche, les vidéos, livres blancs et podcasts sont majoritairement considérés comme « peu utiles, voire inutiles » par les journalistes.
Dans le cadre de leur travail, 70% des les journalistes peuvent recevoir plus de 50 communiqués de presse par semaine. 19% peuvent recevoir plus de 300 par semaine. Ils déclarent aussi privilégier des relations « plus directes et personnalisées » lors de rencontres individuelles (83%), d’interviews téléphoniques (79%) ou de conférences de presse physiques (71%). Les conférences de presse virtuelles sont moins appréciées : 59% des journalistes les jugent utiles. En outre, selon 61% des journalistes, leurs relations avec les attachés de presse sont fréquentes, ou assez fréquentes (32%). Si les relances par mail ou téléphone peuvent parfois être jugées intrusives par le journaliste, 78% d’entre eux considèrent que les relations sont bonnes ou très bonnes, en progression de 18 points vs 2022. Enfin, les journalistes font appel aux communicants lorsqu’ils ont besoin d’informations : si 88% d’entre eux privilégient leurs contacts personnels, plus des deux tiers (74%) déclarent solliciter les attachés de presse et les conseillers en relations médias.