JOURNALISME, METEO ET NATURE

JOURNALISME, METEO ET NATURE

L’IA et le journalisme, les fake news sur la météorologie et la représentation de la nature : voici les sujets abordés dans cette revue de web de fin d’été.

Le journaliste et l’IA

Des robots reporters sont déjà envisagés par des agences de presse. Le fondateur et le directeur de la publication du site Internet de l’Observatoire de l’Europe, Jean Delaunay montre comment les agences de presse font appel à l’intelligence artificielle (IA) dans le journalisme. L’Associated Press a présenté son approche de l’utilisation de l’IA générative, se joignant à une poignée de grands organismes de presse. Cette grande agence de presse internationale a indiqué ses lignes directrices sur l’emploi de l’IA pour produire du journalisme. L’Associated Press poursuivra son expérimentation de l’IA, mais elle ne l’utilisera pas pour créer du contenu et des images publiables.

Si la technologie est adoptée par de plus en plus d’industries à mesure que les outils génératifs deviennent largement disponibles et performants, l’industrie de l’information s’interroge sur le sujet.

Ainsi, une récente offre d’emploi de Newsquest Media Group recherche un « journaliste assisté par l’IA », qui « sera à l’avant-garde d’une nouvelle ère du journalisme, utilisant la technologie de l’IA pour créer du contenu national, local et hyper-local pour nos actualités. marques, tout en appliquant également leurs compétences journalistiques traditionnelles ». Le journaliste travaillera avec l’IA pour « aider à rédiger des articles de presse » et « intégrera le contenu généré par l’IA dans des salles de rédaction de différentes tailles ».

Ces offres d’emploi montrent à quel point le secteur est partagé sur le thème de l’emploi de l’IA pour créer du contenu d’actualité. Des cours spécifiques existent, en effet, pour apprendre à appliquer l’IA dans les rédactions. Ainsi, AP a publié des lignes directrices sur l’utilisation de l’IA, en les associant à un chapitre de son influent livre de style. « Notre objectif est de donner aux gens un bon moyen de comprendre comment nous pouvons faire un peu d’expérimentation tout en étant en sécurité », a indiqué Amanda Barrett, vice-présidente des normes d’information et de l’inclusion chez AP. La société a noté que tout matériel produit par l’IA devrait être soigneusement examiné – tout comme le matériel provenant de toute autre source, et qu’une photo, une vidéo ou un segment audio généré par l’IA ne devrait pas être utilisé à moins que ce segment ne fasse lui-même l’objet d’une histoire. Néanmoins, l’IA pourrait toutefois être utilisée pour des tâches plus subalternes telle que la préparation de résumés d’histoires transmises dans des newsletters.

Depuis une décennie, l’entreprise expérimente des formes plus simples d’IA pour créer de courts reportages à partir de résultats sportifs ou de rapports sur les revenus des entreprises. Quant à l’agence de presse rivale d’AP, Reuters, adopte une « approche responsable » de l’IA qui « garantit l’exactitude et favorise la confiance ».

En outre, le Guardian a été l’un des premiers grands organes de presse à développer une approche de l’IA générative, avec une déclaration commune de son directeur général et de son rédacteur en chef. Le journal britannique affirme que l’IA ne sera utilisée à des fins éditoriales que lorsqu’elle « contribue à la création et à la distribution d’un journalisme original », et sous la surveillance humaine et l’autorisation d’un rédacteur en chef.

Le document se concentrera aussi sur l’utilisation de la technologie afin d’aider les journalistes à « interroger de grands ensembles de données » ou à fournir des corrections, des suggestions et à diminuer la charge de travail liée aux « processus commerciaux chronophages ». Un autre principe directeur consistera à choisir des outils d’IA qui auront pris en compte des questions comme « l’autorisation, la transparence et une récompense équitable » concernant le matériel sur lequel ils ont été formés.

De la météo à la nature

Sur les réseaux sociaux, les relevés météorologiques sont parfois dénigrés. Dans une vidéo diffusée sur le site Internet de 20 minutes, les journalistes Mathilde Cousin et Suzana Nevenkic ont interrogé, Simon Mittelberger, météorologue à Météo-France, afin de décortiquer trois fake news ou approximations sur les relevés de température.

Enfin, la nature peut être sublimée par la photographie afin de sensibiliser le public sur les problèmes environnementaux. Le magazine « Le dessous des images » d’Arte présenté par la journaliste, Sonia Devillers, a ainsi décortiqué une image d’une savane tanzanienne créée par le photographe, Stephen Wilkes. Cette représentation de la nature augmentée est constituée d’une dizaine de clichés réalisés pendant 24 heures. Selon un classement du National Geographic publié en 2022, elle figure parmi les 100 photos qui ont marqué le siècle. Elle illustre un courant qui représente la nature de manière plus esthétique afin de la rendre performante. Selon Stephen Wilkes, cette scène recomposée montre la beauté de la planète et alerte sur les menaces sur l’environnement. Quant à l’historien de l’art, Paul Ardenne, il explique comment cette démarche artistique fait appel à des artifices pour magnifier la nature.